L’ascète de San Clemente et la Vierge Marie – Jean Gaudin

Jean Gaudin écrit ses chorégraphies à la manière d’un conteur. Il détient le secret de ceux qui savent capter l’ineffable et maîtrise l’art de danser avec aisance, dans une apparente facilité.

«Danser n’est pas gesticuler» écrit justement Jean-Marc Adolphe. Les gestes de Gaudin sont précis et suspendus. Au travers de son corps, il retient nos sentiments comme on retient son souffle. Et lorsqu’il déplie, l’air de rien, une histoire bien construite, il laisse désirer sa chorégraphie comme on attend fébrilement la venue d’un être cher.

On entre à petits pas dans le spectacle et on en sort sans avoir eu l’impression de délaisser  quelque chose de notre  existence. Mais entre-temps, Jean Gaudin nous a conduits avec habileté jusqu’à la limite de son voyeurisme, sans jamais vraiment se révéler. Il nous a atteints aux confins de notre imaginaire sans jamais vraiment nous dévoiler ; nous faisant la délicatesse d’apprivoiser sans faux-fuyants nos désirs les plus cachés.

Cet homme de cœur qui travaille dans la retenue et l’intelligence est un magnifique danseur.
Bonjour Jean Gaudin, bonjour le poète ! Ce soir-là, la petite fille qui l’avait pris pour un magicien ne s’y était pas trompée.

Michel Vincenot
Novembre 1990

Distribution

 

Chorégraphie Jean Gaudin

Interprétation :
Jean Gaudin
Sophie Lessard