A time to mourn – Iris Karayan

A time to mourn – Iris Karayan

Iris Karayan cherche, dans ce duo de femmes, la dualité entre l’homme et l’animal, entre le bien et le mal, entre « mon » territoire et celui des autres. Tout ce que l’on porte en soi de façon archétypale. Le conflit schyzophrénique se répète de façon cyclique. Les danseuses, chevelure au sol, ne montrent jamais leur regard.

La répétition du mouvement finit par introduire des variations qui ouvrent à de nouvelles réalités également cycliques. Et quand les danseuses se retrouvent finalement debout, c’est le corps et le visage, maculés de terre, que l’on verra apparaître. Un duo qui explore la condition de la violence dans les sociétés contemporaines ; la violence qui se transforme en chagrin, le pouvoir en faiblesse et l’humain en animal…

 

Michel Vincenot
20 mars 2012

 

Distribution

 

Chorégraphie Iris Karayan

 

Danseuses

Chara Kotsali

Marilena Petridou

 

Costumes Nikos Papadimitriou

 

Musique Nikos Veliotis

 

Lumières Elisavet Moraki

 

Production ZITA dance company, 2009

 

 

Photographies © Elisavet Moraki

Leg acy, solo – Iris Karayan

Leg acy, solo – Iris Karayan

Au Duncan Centre de Prague, Iris Karayan remporte le premier prix du Jarmila Jeřábková Award 2010 pour son solo « Leg Acy » interprété par Chara Kotsali.

 

 

Manteau noir et jambes nues, Chara Kotsali danse sur la musique imposée du compositeur tchèque
Jiří Teml.

Si la musique tranche dans le mouvement de la danse, les gestes de la danseuse sectionnent dans le
mouvement de la musique, au point qu’elle en devient elle-même instrument musical.

Chara Kotsali joue avec la musique et se mesure à sa vitesse. Sa virtuosité est surprenante.
Ce qu’il est difficile de concevoir est imaginable pour la danse qui réunit entre eux des éléments
contradictoires : la verticalité et l’horizontalité. Et l’espace prend corps dans la synthèse des deux.
Tension du corps tiré vers le haut, verticalité de la marche et de ses appuis ancrés dans sol, et
horizontalité de la ligne des bras qui ouvrent l’espace de la musique à celui de la danse.

Ainsi la danse et la musique deviennent acteurs de la spatialité. Les tours rapides entraînent la musique de Jiří Teml, et les deux ensemble génèrent le sens du corps dans ce qu’il a de plus abouti.

Intelligence de l’espace en effet qui amplifie les trois dimensions du territoire de la danse. Les pieds
sont plantés dans le sol ; les jambes dessinent des lignes rythmiques impeccables, tandis que le haut
du corps reste droit dans des courses impressionnantes, quasiment mécaniques, qui évacuent la
densité de l’énergie par des regards échappés dans toutes les directions du plateau.

Dans cette trajectoire, les mains n’expriment jamais le toucher sensuel pour garder toute la pureté du mouvement, rien que la pureté du mouvement. La rapidité de la danse transforme les doigts en des traits invisibles. Dépourvus volontairement d’expressivité, ils sont le prolongement de la ligne des bras dont on ne garde en mémoire qu’une trace furtive imprimée sur nos rétines.
Les mains ne se dévoileront qu’à la fin pour habiller le regard d’un visage véritablement offert aux spectateurs.

Cette présence-là n’appartient qu’aux excellents interprètes.

Ce solo compose avec les variations du geste. Ces variations sont la pertinence de l’écriture chorégraphique de Chara Kotsali et Iris Karayan qui ont chorégraphié ensemble ce solo.

Il dure huit minutes. Il est d’une rare intensité. C’est un pur joyau.

 

Michel Vincenot
4 décembre 2010

Distribution

 

Chorégraphie Iris Karayan et Chara Kotsali

 

Danse Chara Kotsali

 

Musique Jiri Teml, Works for Harpsichord

Production: ZITA dance company, 2010

 

Photo © Vojtěch Brtnický