Après quinze ans d’existence, le festival de danse «Plurielles» prend fin et laisse place désormais à deux temps forts annuels : un «Parcours découverte» pour rencontrer un(e) chorégraphe – cette année Sylvie PABIOT est notre invitée privilégiée pendant une semaine -, et « Focales » pour donner à voir d’autres sources de la danse et du théâtre contemporains.

En mars prochain, François TANGUY et les comédiens du Théâtre du Radeau installent leur spectacle en décentralisation, quatre jours durant, dans les arènes d’un village béarnais. Nous initions ces temps forts dès cette saison ; nous les prolongerons les années suivantes.

En ces temps où nous avons le pouvoir d’accéder instantanément à toutes les sources d’informations, nous avons le sentiment de tout connaître du monde. Obsédés par l’illusion que nous maîtrisons l’espace et le temps, nous ne faisons que reproduire, finalement, ce qui est visible. Or, «l’art ne reproduit pas ce qui est visible ; il rend visible.» Paul KLEE.

C’est pourquoi, d’une saison à l’autre, nous avons décidément pris le parti d’être vigilants pour ne pas répéter indéfiniment les mêmes choses. Cette saison, et les vingt-cinq spectacles de danse et de théâtre qui la jalonnent, est semblable aux autres, en cela qu’elle est toujours différente, qu’elle nous oblige sans cesse à nous désinstaller. Pour certains d’entre eux, les artistes seront encore inconnus du public. Notre motivation n’est pas d’être originaux en invitant ces nouveaux venus de la scène, mais de regarder la réalité en face et de rendre visibles les parcours singuliers des artistes de notre temps.

Dans Le Théâtre des paroles, Valère NOVARINA – auteur présent dans cette programmation – situe l’endroit exact de cette visibilité :        « L’acteur qui entre sait bien qu’il y a toujours quelque chose de mieux à faire que de faire quelque chose. Il sait qu’il ne va rien commettre, ni exprimer, ni agir, ni exécuter. Sans partition, sans parcours obligé, ni danseur, ni musicien, l’acteur ne commet qu’une désaction. Il n’y a rien à jouer. Seulement tenir toutes choses à leur naissance.»

 

 

Michel Vincenot
Edito 2008-2009

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