Si j’étais toi est tout un symbole. Celui qui se préoccupe de l’autre est le partenaire auquel il faut transmettre le meilleur de soi-même. Au point que la pièce se construit autour d’une harmonie d’un homme et d’une femme, et du groupe ensuite, comme si l’échange était devenu naturel. Du coup, il devient difficile de trouver les mots justes, parce qu’on est là au seuil où les mots se taisent pour laisser place à la danse.

Cette danse-là est une attente, un accueil, une invitation à chercher ensemble les phrasés du mouvement. La fluidité qui porte une attention particulière à l’autre, les pieds croisés, les balancés des hanches qui  prolongent dans les bras une ligne parfaite adressée au partenaire respectueux. Et au bout du bras, le doigt qui effleure… l’autre, l’amant, l’amoureux joliment discret et disponible.

Au fond, c’est plus dans le qualificatif que dans l’action qu’il faut chercher la force d’Hélène Cathala et de Fabrice Ramalingom. Ils ont trouvé, à cet égard, un maître : Dominique Bagouet. Même si – et il fallait s’y attendre – les deux chorégraphes ont su inventer leur style, le point de non-retour qui signe la reconnaissance de danseurs qui sauront enrichir la danse de demain.

Au bout du compte, regardez cette danse, il en restera sûrement la trace profonde d’un  beau moment de poésie. Une présence de l’amour tel qu’on voudrait l’imaginer, y compris dans ses limites nécessaires .

 

Michel Vincenot
15 Février 1997

Distribution

 

Chorégraphie Hélène Cathala / Fabrice Ramalingom

 

Danseurs :

Hélène Cathala

Fabrice Ramalingom

I fang Lin

Carine Gori

Laurent Pichaud

Olivier Clargé

 

Musique Francine Ferrer / Sophia Gudaidulina

 

Scénographie et lumières Maryse Gautier

 

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