Il a 21 ans. Il a la pêche et fait danser ses interprètes sans complexe, avec l’aisance des chorégraphes d’expérience. Lui, c’est Yvann Alexandre. Les jeunes se retrouveront dans le style, direct et techno, comme cette génération laissée sur la brèche, sans idéal, mais réaliste jusqu’au bout des pieds.

De Londres, il ramène des mixes de musique techno, hors des courants à la mode du hip hop. Et à ce titre, il est représentatif d’une autre jeunesse dont on parle moins. Celle qui se bat avec acharnement et qui travaille avec la rigueur de l’ordinateur. Génération qui ne laisse rien au hasard, pas même le moindre signe de tendresse.

Et c’est justement pour cela qu’il nous attendrit. C’est exactement pour cette raison que nous vient l’envie de faire un bout de chemin avec lui. Car le revers d’Yvann Alexandre tient dans l’élégance avec laquelle il mène sa chorégraphie, ponctuée par la musique classique de Philippe Hersant qui apporte, par moments, un peu de chaleur. Lucide, il sait exactement qu’il doit éviter de se perdre dans un vocabulaire incompréhensible. La danse est claire. La distance qu’il impose entre les corps laisse supposer que, au-delà des frustrations savamment dosées, la communication entre les êtres est au rendez-vous. Mais ce sera demain ou peut-être jamais.

 

Michel Vincenot
Janvier 1998

Distribution

 

Chorégraphie Yvann Alexandre

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