Homme de talent, Bernard Glandier ajuste sa chorégraphie sur deux registres : la danse épurée et l’effusion populaire. C’est pourquoi ses pièces sont d’une grande lisibilité. Autant dire que «Faits et gestes» sera regardée par tous. La musique, les différentes musiques, sont choisies pour la précision qu’elles imposent à la danse. Mais Glandier maîtrise l’art d’amener la danse bien au-delà des cadres fixés par le tempo ou la structure musicale. C’est en cela qu’il est danseur, c’est pour cette raison que ses interprètes le suivent jusqu’au bout.
La pièce est donc belle et justement articulée. Un solo, un quatuor, un duo, un trio, et pour finir un quintet. La forme est originale parce qu’elle rompt avec la logique traditionnelle de construction chorégraphique. La proposition n’est pas un hasard : solo, duo, trio sont imbriqués dans des danses de groupes (quatuor et quintet) qui dénouent normalement les liens de proximité imposés par les formes à seul, à deux ou à trois. Au résultat, Bernard Glandier nous aspire littéralement dans une danse que les interprètes offrent avec la précision de l’orfèvre et l’implication totale de corps en fête. Hauts en couleurs, tant le mouvement est présent jusqu’au bout du moindre geste, ces corps de danseurs deviennent un peu les nôtres. C’est un événement.
Michel Vincenot
Janvier 1998
Distribution
Chorégraphie Bernard Glandier
Danseurs :
Montaine Chevalier
Agnès Coutard
Odile Seitz
Juan Manuel Vicente
Thomas Lebrun
Musiques
Jiacinto Scelsi
Claude-Henri Joubert
Henri Purcell
Ping-pong Anthropology the 13th tribe, M.O. The Garden Simon Fisher Turner, Abed Azrié, Tom Waits, Sara Gorby
Lumières Madjid Hakimi
Costumes Fabienne Varoutsikos