Ils sont sept. Sept pour une danse qui s’interprète habituellement à deux ! C’est bien connu, le tango est une attraction de deux partenaires qui se rencontrent, s’enlacent, se défont et se refont, sans toutefois user de la proximité comme un simple alibi du contact sensuel. Le tango est un engagement l’un envers l’autre, un rapport exigeant défiant en permanence la loi de la gravité. Comment est-il possible que Catherine Berbessou étende cette forme pure du Tango Argentin au vaste champ de la danse contemporaine ?

Pari tenté, pari réussi. «Fuego lento» part franchement du tango et de rien d’autre. Puis, progressivement la pièce s’ouvre à l’expression contemporaine. Sans que l’esprit du tango ne soit jamais altéré.

Au fond, Catherine Berbessou affronte la difficulté avec clarté. Connaissant le tango pour l’avoir étudié avec Federico Rodriguez Moreno, elle met en avant d’abord l’intention du tango et non pas sa forme. Le propos est donc là pour donner la cohérence. C’est le couple, le désir, la violence, le mal être actuel qui sont les intentions du tango façon Berbessou. Ainsi donne-t-elle accès aux phrasés de la danse contemporaine sans que le spectateur ne s’en aperçoive. Tango et contemporain ?  Il y a comme une naissance de l’un envers l’autre.

Le spectacle est beau, captivant. Les danses s’entremêlent comme un fluide naturel. Les musiques en font autant. C’est un envoûtement.

 

Michel Vincenot
Janvier 1998

Distribution

 

Chorégraphie Catherine Berbessou

Assistant Federico Rodriguez Moreno

Danseurs

Corinne Barbara

Catherine Berbessou

Bernadette Doneux

Federico Rodriguez Moreno

Christophe Lambert

Rolan Van Löor

 

Avec la participation d’Isabelle Lê

Scénographie et lumière Marc Oliviero

 

 

 

 

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