Fin du 3e festival de danses Plurielles
Troisième festival de danse. Fin et suite… L’heure est au bilan. Et un bilan est pour tous l’occasion attendue de poser honnêtement la question «Quelles traces le spectateur aura-t-il gardées de ces moments de danse, si différents les uns des autres ?»
Des déceptions ? Peut-être. Des mystères ? Sans doute. Mais aussi l’espoir de prolonger des instants qui n’appartiennent qu’à soi-seul, sans que personne ne le sache vraiment, sauf l’ami, le confident. La vie en somme.
La danse est au corps ce que le théâtre est au texte. Petit cadeau en passant d’une comédienne, auteur de théâtre. « Il arrive parfois qu’en cours d’écriture, le texte sans prévenir, comme échappant à la vigilance de l’auteur s’écrive « tout seul ». Moment d’exception, rapide comme la foudre, moment d’excellence dont on ne peut découvrir l’origine. Le texte se fait, se combine, s’envole et s’enroule « tout seul ». Il se met à la place de l’auteur. Surgit un adjectif qu’on fréquentait à peine, une image comme tombée des cintres, une aisance générale qui abolit toutes les aspérités, une sorte de magie qui s’apparente à l’éclair et qui fait naître à votre insu cette chose venue d’ailleurs : des songes, ou de la veille ou du lendemain ? Comment dire ? C’est un morceau de vie qui passait par là, si imprévisible et si léger qu’en parler est presque une faute.»
Denise Bonal parle si bien du texte que nous pourrions y souscrire pour la danse, comme un funambule qui, un soir, en pleine forme, se dirait tout bas : «Et si je marchais sans mettre les pieds sur le fil ?»
Merci aux enfants, merci aux jeunes, merci à tous les publics.
Michel Vincenot
6 avril 1996