L’improvisation de la danse – Michel Vincenot
Si la danse venait à disparaître, le geste improvisé serait la dernière liberté du corps, avec l'amour. L’improvisation est un exercice des plus difficiles parce qu’il y est question d’attente et de mises en demeure du corps qui conduisent le danseur...
So easy – Inga Zotova-Mikshina
Elle entre dans la pénombre d’un lieu improbable, dans l’attente d’un événement imprévisible qui pourrait être le prélude de l’humanité. Elle s’introduit en contre-jour dans l’origine du monde, sa genèse.
Inertia – Kirsten Debrock
Se confronter au temps est l’incontournable statut de l’humain depuis sa naissance. Il a fallu tenter de s’extraire de la gravité pour se mettre debout, créer un rythme sur les deux pieds, et enfin tenir en équilibre sur une seule jambe.
Mais en se prêtant à cette force qui nous tirait vers le haut, il a fallu également accepter l’inertie du corps vieillissant, soumis au poids qui le ramène au sol, et au ralentissement des mouvements qui étaient jadis le signe de sa vitalité.
Le doute et l’horizon – Michel Vincenot
Cet homme qui doute sans cesse de ses œuvres – il les signe le plus tard possible – ne s’imagine pas à quel point cette peinture est une ouverture mystérieuse du temps sur l’espace.
Mystère de la matière, tout d’abord, qui change l’épaisseur du temps, chaotique au début, transparente au final, dont il ne reste que la mémoire des traces que l’histoire a laissées.
Au-delà de la blessure, les signes – Michel Vincenot
La Danse, expression ultime de l’esprit, est parfois impitoyable pour le corps.
Les danseurs qui ont fait la douloureuse expérience de la blessure sont marqués profondément dans leur corps, au point qu’il leur semble avoir perdu les mots, la mémoire, et parfois toute raison d’exister.
Regarde-moi ! – Kirsten Debrock
«Regarde-moi !»
Ce qui est présenté ici comme une injonction est en réalité une nécessaire condition pour découvrir la danse. D’habitude, c’est le spectateur qui est invité à la regarder de façon englobante pour éviter l’écueil des malentendus : la compréhension
Privolva – Olatz de Andrés
Trois tabourets, un secret, un univers inaccessible et l’entrée dans un espace indéfini modelé à l’infini jusqu’à la conscience aigüe de l’être. « As-tu peur de la conscience ? » Ce seront les derniers mots du spectacle.
Mais auparavant, ces êtres hésitants, chancelants sont en suspension dans un décor vierge de tout a priori que trois danseurs investissent
Ce que la danse dit du corps – Michel Vincenot
Au cours de l’Histoire, la danse a modelé les corps selon les représentations de chaque époque, de chaque maître de ballet ou de chaque chorégraphe.
1. La danse baroque : est une représentation du corps dans sa noblesse
Vies, les corps à l’ouvrage, pour jouer [Inédit]
Imaginez une histoire dans laquelle vous seriez les principaux acteurs ; une histoire dans laquelle les objets sont chaque fois différents, les instruments de musique aussi : une batterie, une clarinette, une contrebasse.
Ce soir, c’est avec une contrebasse et un musicien qui découvre VIES pour la première fois
Y’a trop de bruit pour que je puisse t’aimer – Carole Vergne
Mes yeux sont tout brûlés
J’ai essuyé les pétales dorés qui se sont fanés
Mes cils se sont refermés
Une larme était encore accrochée.
Y’a trop de bruit pour entendre les gens crier
Y’a trop de bruit pour entendre la pluie tomber
Y’a trop de bruit pour que je puisse t’aimer.
A time to mourn – Iris Karayan
Iris Karayan cherche, dans ce duo de femmes, la dualité entre l’homme et l’animal, entre le bien et le mal, entre « mon » territoire et celui des autres. Tout ce que l’on porte en soi de façon archétypale.
Eloge de la métamorphose – Catherine Dreyfus
Quand l’humanité émerge des enfermements qu’elle a elle-même générés, elle est loin d’imaginer qu’une société d’esclavage s’est installée de façon pernicieuse à l’insu des individus qui la composent. Celle de la consommation n’en est qu’un des symptômes
One – Kirsten Debrock
L’individu est unique, c’est pourquoi il est fondamentalement un être de relation. C’est le paradoxe de l’humain. Son unicité solitaire le prédispose à chercher des prolongements dans l’altérité. Mais avant d’entrer en relation, il doit se soumettre à ses propres limites :
Conférence sur "Two", Kirsten Debrock – Michel Vincenot
La présentation-vidéo de ce duo TWO n’a pas pour objet de donner des clés de lecture ou un mode d’emploi de cette pièce de Kirsten DEBROCK. Chacun portera son regard singulier
Ici – Olivier Normand / Mylène Benoît
Cet étrange rapport au temps qui consiste à revenir sur le passé récent d’un événement vécu par un autre interprète, 30 secondes auparavant, est une prouesse mentale qui nécessite une capacité de présence soutenue à l’instant qui arrive, «ici» et pas à un autre moment.
Leg acy, solo – Iris Karayan
Manteau noir et jambes nues, Chara Kotsati danse sur la musique imposée du compositeur tchèque
Jiří Teml.
Si la musique tranche dans le mouvement de la danse, les gestes de la danseuse sectionnent dans le
mouvement de la musique, au point qu’elle en devient elle-même instrument musical.
Sylvie Pabiot, portrait d’une douce exigence – Michel Vincenot
Quand on lui demande quelle femme elle est, Sylvie Pabiot répond :
« Je suis comme tout le monde. Je ne suis ni remarquable ni indispensable. Parfois même, je dois être insupportable.»
Et … en tant que danseuse, chorégraphe ? : « Je suis un animal pensant…»
Solides, Lisboa – Eléonore Didier
Dans l’espace blanc ouvert au silence, seuls quelques bruits de rue, venus du lointain, portent Eléonore Didier de la vie quotidienne au plateau épuré. Cette interprète subtile voulait pour l’occasion quitter la danse, juste un moment, le temps de s’affirmer femme d’abord plutôt que danseuse, et de mettre des images en
La storia – Ennio Sammarco / Jean-Emmanuel Belot
Cette histoire sans narration s’apparente au symbole fondateur [l’archétype] plus qu’au récit anecdotique.
En somme, La storia serait une genèse des fondements communautaires de l’homme sorti tout droit de l’animalité. Ennio Sammarco et Emmanuel Belot en déconstruisent les strates, les empilent, mélangent les époques et les références historiques.
Naître et disparaître – Michel Vincenot
Les étudiants de l'Ecole Supérieure d'Art et de Communication investissent la totalité du Théâtre Saragosse à Pau (Espaces Pluriels) et le transforment en un lieu étrange où resurgit l'histoire des artistes et des publics qui l'ont fréquenté. Un théâtre est par...
Danser : accepter la perte, le manque – Michel Vincenot
Restitution du colloque Danser, faire danser.
Lyon 27, 28 et 29 octobre 2008
Au regard des interventions et des ateliers qui ont été conduits durant ce colloque ; me référant par ailleurs aux pratiques et aux attentes, notamment celles des enseignants EPS
Rendre visible – Michel Vincenot
Après quinze ans d’existence, le festival de danse «Plurielles» prend fin et laisse place désormais à deux temps forts annuels : un «Parcours découverte» pour rencontrer un(e) chorégraphe - cette année Sylvie PABIOT est notre invitée privilégiée pendant une semaine -,...
L’écharpe grise – Daniel Dobbels
« Tenir toutes choses à leur naissance », dit Valère Novarina. C’est la prééminence de la danse lorsqu’elle prend en considération la destiné du corps et son cortège de questions irrésolues.
Le geste d’abord, dont on ne sait pas exactement où il gît, d’où il provient, et pourquoi il surgit à cet instant précis.
Daybreak – Erika Zueneli
La nuit a effacé les doutes et lissé les contrastes.
À l’aube, les formes indécises sont restées suspendues dans l’attente d’une métamorphose, jamais vraiment possible, ou alors démesurément espérée. C’est pourquoi l’oiseau ne danse pas au lever du jour. Il observe, sent l’air avant de s’envoler
Ukiyo-e – Céline Lapeyre
Temps arrêté, délicatement suspendu, à la façon des estampes japonaises.
Céline Lapeyre danse le mouvement de ce « monde flottant », l’Ukiyo-e, recomposé subtilement autour des peintures de Jérôme Bosch, Bacon et Picasso. L’air de rien, elle les visite dans des trajectoires qui sont
Objecte – Sylvie Pabiot
Dans un monde «cassé, piétiné», selon les mots de François Béranger,
un monde où les corps explosent en débris dans l’indifférence internationale – faits banals et quotidiens -,Sylvie Pabiot met les corps en éclats,
Franck Micheletti, portrait
GYRATIONS OF BARBAROUS TRIBES KubilaÏ Khan Investigations / Culturarte Texte demandé par la Comédie de Clermont-Ferrand 20 octobre 2007 Franck Micheletti, cet homme de la transhumance, aux yeux de feu, doux comme un agneau. Ce berger au regard sans...
Idem – Laurence Wagner
Sur le ventre ou sur le côté,
le glissement au sol est une façon de retrouver ses racines.
Idem pourrait être une répétition à l’infini des gestes de l’humanité, sans autre différence que l’habitude des mouvements codifiés que nous reproduisons quotidiennement.
Sans titre – Sophie Lamarche Damoure
Il y a comme ça des petites perles insoupçonnées qui méritent qu’on s’arrête un instant.
Un fauteuil, une longue robe bleue, comme ses yeux, et un très joli solo de 17′ chorégraphié et dansé par Sophie Lamarche.
Elle vient de Normandie. Elle est discrète comme une petite souris, sensible et singulière.
Un détroit – Sylvie Pabiot
Je ne te connais pas.
Je ne sais de toi que le passage resserré du détroit, passage obligé d’une naissance à l’autre.
L’homme dans son histoire se laisse piéger malgré lui dans des impasses. Alors il résiste à tout ce qui peut lui ressembler : un solo pour la solitude, un duo pour la rencontre, un trio pour la vie sociale.
Les arpenteurs – Michèle Noiret
Dans le dédale des espaces que nous tentons d’appréhender – sans toujours les comprendre -, de les subir tant bien que mal, de les habiter au mieux, « nous marchons les yeux fermés vers l’être que nous sommes. » Nous n’en mesurons que le temps : temps répulsif, temps du plaisir, temps de l’abandon choisi (l’amour) ou de la soumission brutale (la mort).
Journal d’inquiétude – Therry Baë
Ne vous fiez pas au titre.
Ce spectacle est un cadeau de tendresse, d’humour et d’intelligence.
Thierry Baë, ce chorégraphe-interprète qui a travaillé avec les plus grands de la danse (Josef Nadj, Catherine Diverrès, Mathilde Monnier, Mark Tompkins et Bernardo Montet),
En plein cœur – Christian et François Ben Aïm
Violence, désarroi et tendresse s’entrelacent dans l’insoumission et l’abandon.
Le «Zucco» complexe de Bernard-Marie Koltès, mais direct parce qu’il libère l’écriture des corps, est réinterprété de façon singulière par les deux frères Ben Aïm, Christian et François.
Leur «Roberto Zucco» touche en plein cœur
Pierre-Yohann Suc, portrait – Michel Vincenot
Les chemins viennent de partout Entretien avec Pierre-Yohann Suc, cie Androphyne Les chemins viennent de partout et la vérité n'est jamais au rendez-vous. Voir, regarder, danser et chercher toujours ailleurs. Si Pierre-Johann Suc se définit comme un...
10′ / Ni, Et – Daniel Dobbels
Dans la tension et la retenue, le petit geste ouvre à l’infime de l’espace et en suggère paradoxalement l’immensité.
Le frémissement, presque invisible, rallie le geste à l’instant et le temps au corps.
C’est le mystère de la danse.
Jusqu’où le geste peut-il aller pour transgresser l’espace qui lui est dévolu
Celle qui / Midi moins le quart – Anna Fayard
L’histoire façonne les corps en transhumance. Ils portent dans leur bagage les sources de la danse, celle qui a été transmise par la rencontre venue de l’autre, Daniel Dobbels, et celle qui surgit en répons aux événements intimes qui sont le temps de chacun,
D’un jour à l’autre – Daniel Dobbels
Qu’est-ce qui tient le corps en éveil ?
Quelle est cette intelligence primordiale qui le traverse, sans que ni les danseurs ni le chorégraphe y soient pour quelque chose ?
Certes, il y a «la langue Dobbels» (Marie-Christine Vernay) et les langages singuliers des interprètes
Merci au public, 10e festival de danse – Michel Vincenot
Dix ans de festival, dix ans de fidélité des publics autour de rencontres aussi diverses que le sont les compagnies de danse accueillies depuis la création de ce festival.
Il nous a fallu partir en transhumance pour percevoir le moindre signe qui sollicitait à tout instant notre regard
Il faisait trop beau – Pierre-Johann Suc / Magali Pobel
Quelques derniers soubresauts, derniers tressaillements, et puis plus rien, le noir, le néant, l’inconnu. Un passeur coincé dans ce monde malgré lui… Une traversée du Styx. Et une belle histoire fine et sensible.
Quel âge ont-ils exactement ? Disons à peine un peu plus de vingt ans.
De qui choisit-on d’être le contemporain ? – Editorial 2003 – Michel Vincenot
Cette question qui sera posée pour la danse par Daniel Dobbels (12 mars à 19h30) est une réflexion d’actualité. Le 10e festival de danses plurielles est un rendez-vous au terme de quinze ans de programmation de danse au Théâtre Saragosse.
Les chorégraphes et compagnies qui y ont déjà présenté leurs pièces ont une place privilégiée cette année.
Parlez-moi – Thierry Escarmant
Passage dans l’épaisseur de la vie, ponctuée par quatre traversées dans le temps… et le chant qui le prolonge au lointain. Si la danse est l’expression de perceptions dont le corps saisit les instants, le chorégraphe en est le visionnaire. Il écrit ces états de corps dans un espace qui relie au temps des autres.
Les turbulences emportées – Michel Vincenot
On ne quitte pas ses partenaires sans avoir préparé le départ. De la même façon qu’on entre en état d’écoute dans l’espace occupé par les autres. Dans l’improvisation de la danse, l’entrée et la disparition des danseurs nous ont appris cela.
Paysages 1 – Ulrich Funke / Antonia Pons-Capo
Quand les bruyances du monde extérieur sont portées par le corps, il faut une attente pour rompre avec le bavardage. Une pause pour ouvrir au-devant le regard, un parcours pour révéler la conscience aiguë d’un espace à réinvestir,
Masculin pluriel – Christian Bourigault
Êtes-vous fier d’être un homme ?
«Je ne sais pas si je suis un homme».
Cette question en suspens met en mouvement le processus de Masculin pluriel. En tout cas, c’est le préalable qui a pu pousser Christian Bourigault à s’intéresser de plus près à ces paroles d’hommes,
Exposition, peintures et collages – Inge Kresser
Éloquence du silence, transparence des peintures-collages de Inge Kresser. Le même silence peut être lu par la danse ou pour la danse. Si les couches biologiques de la matière se superposent entre la peau, l'organe et le squelette, le corps tentera à tout moment de...
Sorelline – Caterina Sagna
Tout sonne faux dans cette pièce… et pourtant, tout est parfaitement juste. Jusqu’à l’intensité des situations, comme sait les mettre en scène Caterina Sagna. Elle dédie cette chorégraphie à «l’édification et au profit des jeunes filles», avec un brin de malice, bien sûr.
Sorelline, Caterina Sagna – Revue Mouvement – Michel Vincenot
Tout sonne faux dans cette pièce… et pourtant, tout est parfaitement juste. Jusqu’à l’intensité des situations, comme sait les mettre en scène Caterina Sagna. Elle dédie cette chorégraphie à «l’édification et au profit des jeunes filles», avec un brin de malice, bien sûr.
Transmettre l’ineffable de la danse
Publié dans «Les carnets de la danse», Ed. Les Solitaires intempestifs, Août 2001. Commande de l'Espace des Arts de Châlon-sur-Saône. La sensibilisation des publics serait-elle un alibi à donner le minimum pour espérer, en retour, le maximum de spectateurs-clients ?...
She never stumbles – Daniel Dobbels
Quand le geste s’initie en deçà du corps, avant que la plus petite pulsion de vie ne trouve sa raison d’être, la danse est déjà à l’écoute de l’infime vibration. L’imperceptible frémissement du corps y est une force ineffable qui s’oppose, sur le dos de la main, à la terre qui l’a fait naître.
«Elle ne vacille jamais parce qu’elle n’a pas d’endroit où tomber.»
La testimone – Caterina et Carlotta Sagna
Quand elle convoque sa sœur pour vivre en résonance avec elle, Caterina Sagna se fait le témoin des allées et venues d’une parole qui traverse le quotidien, du plus banal au plus insolite.
Un duo joué/dansé sur quelques textes de Lluisa Cunillé, jeune écrivaine catalane.